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"Je suis venu pour vous rappeler ce que vous avez oublié – Dieu. " Srila Prabhupada

Les huit manifestations d'extase spirituelle n1

    Les huit manifestations     

  d'extase spirituelle   

 
  Le Nectar de la Dévotion
  La science complète du Bhakti Yoga
 

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  Une étude sommaire du célèbre

 Bhakti-rasamrta-sindhu

 de Rupa Gosvami

  lotus6.jpg

      par Sa Divine Grâce

   A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada      

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L'extase dont il est question dans ce texte du nectar de la dévotion n'a rien à voir avec le plaisir matériel, dont le plus élevé, le plaisir sexuel. Celui-ci, bien qu'il fascine ou, pour le moins attire beaucoup les âmes conditionnées de ce monde matériel, n'est en rien comparable avec l'extase spirituelle dont il est fait référence ici. Car la nature du plaisir sexuel est matérielle c'est à dire que ce genre de plaisir est obtenu à travers le contact des sens matériels avec les objets des sens et, à l'image des sens matériels, est lui-même  limité. Mais l'aspiration de l'âme, notre vrai moi, étant de goûter à des plaisirs illimités, les plaisirs matériels ne sauraient nous combler et, au contraire, engendrent immanquablement, comme on le constate chaque jour un peu plus au coeur même de nos sociétés d'abondance, beaucoup de frustration accompagnée de violence, sa soeur jumelle.  Le plaisir matériel,  et plus particulièrement le plaisir sexuel, est une manifestation de l'ignorance car il enchaîne également l'âme spirituelle au cycle infernal des morts et renaissances répétées. La Bhagavad -gita ( 5.22) ainsi condamne le plaisir des sens matériels car, comme elle l'explique, contrairement au plaisir spirituel, celui-ci a un début et une fin et, tôt ou tard, entrainera donc la souffrance. De plus la Bhagavad-gita ( 5.21) affirme  que goûtant à une félicité intérieure sans borne du fait qu'il se voue à l'Etre Suprême, le  bhakta n'est plus soumis à l'attrait des plaisirs matériels du monde extérieur.

    Le nectar de dévotion, oeuvre maitresse de Srila Rupa Goswami du nom de Bhakti-rasamrta-sindhu - l'océan de nectar de la dévotion - présente la science complète du bhakti-yoga. Notre chance unique est de le recevoir du plus grand maître spirituel des temps modernes dans ce domaine:  Sa Divine Grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada, l'Acarya-Fondateur du Mouvement Internationale pour la Conscience de Krishna. Je vous recommande vivement de lire ou relire la présentation et l'introduction du Nectar de dévotion que Srila Prabhupada a écrite pour nous aider à pénétrer à notre tour dans le royaume des rasas, c'est à dire des échanges d'amour   extatique entre Dieu, la Personne Suprême, Sri Krishna et Ses purs dévots ou bhaktas et ainsi, de goûter aussi, (même si ce n'est qu'une goutte car notre pureté n'est peut être pas assez grande) au nectar et à l'extase du bhakti-yoga ou service de dévotion.
   

            Jagad pour "Retour à Krishna" 

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Lorsqu'un amour intense pour Krsna anime sans cesse le bhakta, uni au Seigneur par une relation directe -ou même légèrement indirecte-, son sentiment peut être qualifié d'amour extatique existentiel. Les traits propres à un tel amour se manifestent selon trois ordres, l'un dit moite, le second consumé, et le dernier aride.

L'amour existentiel moite, né au contact de Krsna, se divise à son tour en deux autres segments: direct et indirect. Radharani tressait une guirlande de kundas, mais en entendant le son de la flûte de Krsna, elle cessa aussitôt son travail. C'est là un exemple d'amour existentiel moite direct. L'indirect se manifeste comme suit: Krsna, appelé aussi Purusottama, est aux yeux de Mère Yasoda ce que sont les nuages à ceux de l'oiseau cataki. Ainsi, lorsqu'on emmena Krsna à Mathura, Mère Yasoda, prise d'angoisse et de colère, se mit à couvrir de reproches le roi de ce lieu.

L'amour existentiel consumé se divise pour sa part en trois catégories. En voici un exemple. Un jour que Mère Yasoda voyait en songe la gigantesque sorcière Putana étendue dans la cour de sa demeure, elle s'inquiéta immédiatement de Krsna, et voulut Le chercher.

Lorsqu'apparaissent des signes d'extase sur le corps d'un abhakta, on les qualifie de marques d'amour extatique arides. La vérité est que les abhaktas affectionnent une conscience matérielle; mais il se peut qu'au contact d'un pur bhakta, ils laissent parfois paraître certains signes d'extase, et les sages en matière de dévotion tiennent ces signes pour arides.

On compte huit signes d'amour extatique existentiel: la stupeur, la sudation, les poils qui se dressent, l'altération de la voix, le tremblement, le changement de teint; les larmes et la dévastation. Rupa Gosvami en donne comme suit l'explication scientifique: la stupeur est produite par la rencontre de l'énergie vitale avec l'élément terre. Les larmes, elles, sont provoquées par la rencontre de cette même énergie avec l'eau. Qu'elle soit au contact du feu, et il en résulte la sudation; au contact de l'espace, la dévastation totale, et au contact de l'air, le tremblement, l'altération de la voix et les poils qui se dressent.

Ces signes se manifestent tantôt de l'intérieur, tantôt de l'extérieur. Un pur bhakta sent toujours en lui-même la présence de tels signes, mais par crainte de troubler les profanes, il n'en laisse généralement rien paraître.

La stupeur 

Elle naît de manifestations à caractère extatique, tel la détresse, la crainte, l'étonnement, la lamentation et la colère. Elle se caractérise par une suspension de la parole et du geste, par une sensation de vide intérieur et un profond sentiment de séparation d'avec l'être aimé. Lorsque Uddhava dépeignait à Vidura les Divertissements de Krsna, il dit:

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"Un jour, les gopis furent frappées de stupeur: Krsna, dissimulé sous les vêtements d'une jardinière, avait pénétré dans la serre où elles se trouvaient, et les égayait de propos moqueurs et de rires. Quand Krsna eut quitté la serre, leur vision de Lui les emplit tant d'extase qu'elles L'accompagnèrent, pour ainsi dire, de leurs pensées et de leurs yeux."

Ces signes montrent que, leur tâche inachevée, les gopis demeuraient stupéfaites sous l'influence de leur amour extatique pour Krsna.

  

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De même, lorsqu'elle aperçut Krsna entouré de nombreux lutteurs dans l'arène sacrificielle de Kamsa, Devaki, Sa mère, fut frappée de stupeur, et ses yeux se desséchèrent. Le Srimad-Bhagavatam relate combien Brahma fut lui aussi stupéfait lorsqu'il réalisa que ce jeune pâtre, Krsna, était nul autre que Dieu, la Personne Suprême. Quand il vit que tous les pâtres accompagnaient toujours Krsna, ses sens suspendirent complètement leur activité. Si grande la stupeur de Brahma qu'il ressemblait à une statue dorée, dotée de quatre têtes. Pareillement, les habitants de Vraja connurent la stupeur lorsqu'ils s'aperçurent que Krsna, de Sa main gauche, avait soulevé la colline Govardhana.

Un exemple d'ébahissement causé par la lamentation, nous est fournit par les devas, habitants des planètes supérieures, qui lorsqu'ils virent Krsna englouti par le monstrueux Bakasura, connurent la plus douloureuse stupéfaction. Pareille stupeur devint visible en Arjuna quand il vit Asvatthama s'apprêtant à déchaîner son brahmastra contre Krsna.

 

La sudation

 

Le Srimad-Bhagavatam donne l'exemple suivant d'une transpiration provoquée par un sentiment d'allégresse spirituelle. Une gopi tint ces propos à Radharani:

"Chère Radharani, inutile de blâmer la chaleur du soleil, car je sais bien que ce n'est pas elle qui te fait transpirer, mais la concupiscence qui s'éveille en toi à la vue de Krsna."

Raktaka, lui, un des serviteurs de Krsna, se couvrit de transpiration sous l'effet de la crainte. Un jour, Krisna Se vêtit tout comme Abhimanyu, l'époux de Radharani. Abhimanyu n'approuvait pas les rapports qu'échangeaient Radharani et Krisna entre eux; aussi, lorsque Raktaka vit Krisna vêtu des robes d'Abhimanyu, il Le prit pour ce dernier, et se mit à Le réprimander avec vigueur. Mais quand il s'aperçut enfin qu'il se trouvait en présence de Krisna caché sous le costume d'Abhimanyu, il se mit à suer de peur.

On vit paraître en Garuda, l'aigle qui porte Visnu, le signe d'une sudation provoquée par la colère lorsqu'Indra déversa sur Vrindavana des pluies torrentielles. Observant l'incident du haut des nuages, Garuda se mit à transpirer de rage.

 

Les poils qui se dressent  

 

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Quand elle vit dans la bouche de Krsna se déployer tous les systèmes planétaires de l'univers, Mère Yasoda sentit se dresser les poils de son corps. Elle avait demandé à Krsna d'ouvrir toute grande Sa bouche, qu'elle puisse simplement vérifier s'Il avait ou non mangé de la terre. Or, lorsque l'Enfant ouvrit Sa bouche, elle y vit non seulement la Terre entière, mais aussi nombre d'autres planètes, ce qui fit se dresser les poils sur sa chair.

Ce signe apparaît parfois sous l'effet d'une joie profonde, comme celle éprouvée par les gopis pendant la danse rasa (rasa-lila). Dans le cours de cette danse, Krsna disparut tout-à-coup emmenant avec Lui Radharani, et les gopis se mirent à les chercher. S'adressant à la Terre, elles dirent: "O astre terrestre, que d'austérités et de pénitences tu dus accomplir pour cette grâce, que sans cesse les pieds pareils-au -lotus de Krsna foulent ton sol. Nous devinons ta profonde allégresse à la vue des arbres et plantes diverses qui, tel des poils sur ton corps, se dressent glorieusement. Permets-nous de te demander quand ces signes se manifestèrent en toi pour la première fois? Jouis-tu de ce bonheur depuis que t'a touchée l'avatara Vamana, ou est-ce depuis que l'avatara Varaha te sauva du danger qui te menaçait?"

Krsna S'engageait parfois dans un simulacre de combat en compagnie des pâtres. Lorsqu'au cours de ces petites guerres Krsna soufflait dans Son cor, Sridama, dans le camp adverse, sentait ses poils se dresser. Et il en fut de même pour Arjuna lorsqu'il aperçut l'immense forme universelle de Krsna (visva rupa).

 

L'altération de la voix 

 

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Lorsque Krsna , monté sur le char d'Akrura, S'apprêtait à partir vers Mathura, Yasoda ainsi que toutes les gopis tentèrent de Lui interdire le passage en bloquant le chemin. A ce moment, Radharani était si troublée, que d'une voix défaillante, elle pria Mère Yasoda d'arrêter Akrura.

Brahmâ fit montre d'une altération de la voix due à l'émerveillement. Le Srimad-Bhagavatam enseigne qu'après s'être prosterné devant Sri Krsna , Brahmâ se releva et adressa ses prières au Seigneur d'une voix brisée.

Le Srimad-Bagavatam évoque une autre manifestation de ce signe, visible chez les gopis lorsqu'elles vinrent à Krsna animées du désir de danser avec Lui. Krsna leur demanda alors de retourner à leurs foyers, auprès de leurs époux, à la suite de quoi il semble qu'elles se soient enflammées de colère, et adressées à Krsna d'une voix défaillante.

Le Srimad-Bhagavatam démontre encore comment la voix d'Akrura s'altéra sous l'effet d'une grande jubilation lorsqu'il lui fut donné de contempler, dans le fleuve Yamuna, toutes les planètes Vaikunthas. Quand il réalisa que Krsna était Dieu, la Personne Suprême, Akrura inclina son front jusqu'aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur et, mains jointes, Lui offrit des prières d'une voix brisée.

Il est d'autres manifestations de ce signe, celles-là provoquées par la crainte. Un compagnon de Krsna  Le loua en ces termes:

"O mon ami, ta flûte avait été confiée à ton serviteur Patri, et quand je lui ai demandé de la rendre, il s'est mis à parler d'une voix troublée, et son teint a jauni."

 

Le tremblement  

 

Lorsque Krsna tenta de S'emparer du monstre Sankha, Radharani se mit à trembler de peur. Et de même, lorsque Sahadeva, le frère cadet de Nakula, vit Sisupala injurier Krsna avec véhémence, il se mit à trembler de colère.

La détresse fit aussi trembler Radharani lorsqu'elle dit à l'une des gopis:

 

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"Ne plaisante pas avec Krsna, ce décevant jeune homme. Et demande lui, je te prie, de ne plus m'approcher, car il est toujours pour nous source de grand malheur."

Le changement de teint Parfois, à la suite d'un profond accablement dû aux agissements de Krsna, le corps changera de teint. A cet égard, les gopis eurent pour Krsna les mots qui suivent:

"O Krsna, dû au malheur d'être séparés de toi, tous les habitants de Vrindavana ont vu leur teint changer de couleur. Depuis lors, Narada voit Vrindavana comme une île blanche dans l'océan de lait."

Lorsque Krsna et Balarama étaient présents dans l'arène de Kamsa, le corps de ce dernier changea de teint. De même, le visage d'Indra lorsqu'il vit Krsna protéger tous les habitants de Vraja en soulevant la colline Govardhana. Sous l'effet d'une jubilation extrême, par exemple, le corps rougira; mais parce que de telles transformations sont très rares, Srila Rupa Gosvami ne s'étendra pas d'avantage sur ce point.

 

Les larmes  

 

Celles-ci ont pour causes l'allégresse, la colère ou la séparation d'avec lêtre aimé. Lorsqu'elles sont à l'allègresse, les larmes sont froides, mais qu'elles soient de colère, et elles deviennent brûlantes. Toutefois, quelle qu'en soit la nature, elles s'accompagnent toujours de violents spasmes de l'oeil, et généralement de rougeurs. Une sensation de picotement incite également à se frotter les yeux. Rukmini, aux yeux pareils à des lotus, la première reine de Krsna à Dvaraka, n'aimait pas les larmes que lui faisaient verser ses élans d'allégresse extatique. Il est aussi un passage dans le Harivamsa qui dépeint comment Satyabhama, la seconde reine à Dvaraka,  versa pour Krsna des larmes qu'inspirait un amour profond.

Bhima, lui, versa des larmes de colère lorsqu'il vit Sisupala insulter Krsna dans l'arène du sacrifice rajasuiya. Bhima désirait tuer Sisupala sur-le-champ, et parce que Krsna ne lui en donnait point l'ordre, il s'enflamma de colère, et ressentit un profond dépit. Tout comme un mince nuage couvre parfois l'astre des nuits, son regard se couvrit alors de larmes brûlantes. Bhima, versant des larmes de rage, possédait ainsi toute la grâce de la lune finement voilée d'un nuage nocturne.

Le Srimad-Bhagavatam dépeint admirablement Rukmini baignée de larmes d'affliction. Pendant qu'elle s'entretenait avec Krsna, elle fut envahie par la crainte d'être séparée de Lui, et se mit à gratter le sol de ses ongles de pieds, semblables à de rouges pétales de lotus. Les larmes qu'elle versait lavaient le noir de ses yeux, et gouttaient, noircies, sur sa poitrine couverte de kunkuma. Rukmini se sentait à tel point affligée que sa voix s'étranglait.

 

                     SUITE...(les huit manifestations d'extase)                         

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