15 Juin 2013
Jagadananda das: La société moderne est dans un état chaotique et se dégrade un peu plus chaque jour.
Tristan Prévost: Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer une telle chose?
Jagadananda das : Dans tous les domaines pratiquement, le domaine social, familial, économique, judiciaire, éducatif, religieux, etc..., la société se dégrade. Prenez par exemple la famille; on vient de célébrer (le 29 mai) en grande pompe et à grand renfort de propagande et de battage médiatique, le premier mariage homosexuel francais (il s’agit de deux hommes). Le gouvernement se dit “ très fier d’avoir initié cette grande avancé sociale”, le mariage homosexuel ou “mariage pour tous”, quand en vérité il s’agit d’une régression significative des valeurs sociales, morales et familiales, et une atteinte directe aux fondements même de la civilisation. Comme beaucoup l’ont averti précédemment, permettre aux homosexuels de se marier c’est remettre brutalement en cause le droit fondamental de l’enfant à bénéficier de la présence de son père et sa mère naturel (1) D’ailleurs, pour illustrer cette réalité avec éloquence, dès après le mariage, les médias rapportent que les deux hommes ont exprimé leur impatiente “d’avoir des enfants”. Quelle grotesque parodie que tout cela ! Un couple par essence stérile qui exprime le désir d’avoir des enfants! Voilà où nous conduisent les dirigeants ignorants mlecchas des sociétés décadentes matérialistes actuelles! Tels sont les symptômes mêmes d’une société décadente: elle ne voit même pas qu’elle se dégrade ; pire, elle se leurre et prend cela pour une avancée sociale dont elle se vante.
(1) voir conversation d’il y a quelques semaines “ Le mariage homosexuel: peut-on mépriser l'ordre de la nature?”
Tristan Prévost: Pourquoi une telle décadence?
Jagadananda das: Cette décadence est due principalemant au fait que la société moderne a mis complètement de côté, la seule autorité infaillible qui soit, Dieu, l’Être Suprême.
Tristan Prévost: Comment cela?
Jagadananda das: Les gouvernements modernes sont des Etats séculiers qui se réclament d’une totale indépendance vis-à-vis de Dieu et qui relèguent la religion à la seule sphère privée. C’est une grande méprise qui n’est pas sans conséquences graves pour la société. Car sans religion pour la guider la société devient comme un navire à la dérive; c’est-à-dire sans dirigeants compétents (le capitaine et ses officiers supérieurs), conscients de Dieu, pour la diriger et fixer le bon cap. Une telle situation est trés risquée car naviguer sur l’océan, comme chacun le sait, n’est pas sans dangers et requiert des compétences certaines. Tout cela pour être en mesure d’éviter les nombreux récifs et dangers présents dans l’océan, et d’atteindre le cap que l’on s’est fixé. Dans le cas où ces conditions ne sont pas réunies, on risque de graves accidents voir carrément le naufrage.
Pour expliquer cette allégorie marine, à la lumière de la culture védique millénaire, le capitaine représente le rajarsi , l’autorité politique religieuse d’une région, d’un pays, voir d’un empire donné. Dans les démocraties modernes, qui ont renversé l’ordre royal par la république (le gouvernement du peuple par le peuple), le “capitaine” est devenu le chef de l’état ou président de la république. Les sages brahmanas assistent et conseillent le roi pieux; la carte marine et les instruments de naviguation sont les Ecritures védiques; le cap à fixer, est la libération du cycle des morts et des renaissances et le retour au monde spirituel.
Mais de nos jours, les dirigeants sont des mlecchas déchus et iincompétents, les brahmanas (les sages) sont absents, les Ecritures védiques et les acharyas qui les propagent, sont complètement ignorés. Quant au cap fixé, on axe tout sur le développement économique et son corrolaire immédiat, la satisfaction (incontrôlée) des sens.
Le résultat est que la société moderne de l’âge de Kali devient pour les êtres les plus sensés, de plus en plus invivable.
Tristan Prévost: Mais que faire alors?
Jagadananda das : Retourner au monde spirituel, retourner à Krishna ! Je viens de lire à ce propos sur le site de sa sainteté Bhakti Vikasa Maharaja, l’extrait d’une classe bien inspirante de Srila Prabhupada qui s’intitule “Ne revenez plus en ce lieu condamné !”. Je viens d’en faire la traduction, la voici:
Plus on avance dans le Kali-yuga, et plus les effets deviennent sévères et intolérables. Cela devrait nous préoccuper. Nous devrions faire le nécessaire pour ne plus à avoir à revenir de nouveau dans cet âge de Kali. Vous comprenez? Nous devrions tirer profit de cette vie. A présent, nous sommes conscients, conscients de Krishna. Utilisons cette vie de façon à ce que nous n’ayons plus à revenir aux Etats-Unis d’Amérique (ndt: ou en France) , plus à revenir sur cette planète terre condamnée (2). Tel devrait être notre but. Yad gatva na nivartante tad dhama paramam mama [Bg. 15.6]. Nous devrions être déterminé à retourner à Dieu, à Krishna, l’endroit d’où on ne revient plus dans ce lieu condamné . On devrait savoir que ce lieu est un lieu condamné. A moins d’être pleinement convaincu que c’est un lieu condamné, on ne peut réellement progresser (dans la vie spirituelle).
>>> Ref. VedaBase => Sri Caitanya-caritamrta, Madhya-lila 20.318-329 — New
(2) Ce lieu est condamné à double titre:
Premièrement, car il est soumis à une création et une destruction continuelle :
bhūta-grāmaḥ sa evāyaḿ
bhūtvā bhūtvā pralīyate
rātry-āgame 'vaśaḥ pārtha
prabhavaty ahar-āgame
TRADUCTION
Sans fin, jour après jour, renaît le jour, ô Partha, et chaque fois, des myriades d'êtres sont ramenés à l'existence. Sans fin, nuit après nuit, tombe la nuit, et avec elle, les êtres, dans l'anéantissement, sans qu'ils rien n'y puissent. ( Bhagavad Gita 8.19)
Deuxièmement, parce qu’il est soumis à un cycle de quatre âges (yugas) et qu’en ce moment nous nous trouvons dans le pire des quatres, l’âge de Kali.