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retour-a-krishna

"Je suis venu pour vous rappeler ce que vous avez oublié – Dieu. " Srila Prabhupada

Le maître des sens

 Enseignements 
de la Reine Kunti

(d'après les célèbres prières de la reine Kunti)




par  Sa Divine Grâce
A.C Bhaktivedanta Swami Prabhupāda

(traduction de Denis Bernier et Pierre Corbeil)



Sixième Chapitre  



Le Maître des sens

yathā hṛṣīkeśa khalena devakī
kaḿsena ruddhāticiraḿ śucārpitā
vimocitāhaḿ ca sahātmajā
vibho
tvayaiva nāthena muhur vipad-gaṇāt






" O Hrisikesha, maître des sens de tous les êtres, ô Seigneur des seigneurs, Tu as délivré Ta mère, Devakî, longtemps captive et tourmentée par Kamsa, l'envieux monarque. Et Tu nous as protégés, moi et mes fils, de constants dangers. "
                 ( Srimad-Bhâgavatam 1.8.23 )



     Devakî, mère de Krishna et sœur du roi Kamsa, fut jetée en prison avec son époux, Vasudeva, par son envieux frère; la crainte rongeait ce dernier d'être mis à mort par le huitième fils de Devakî, lequel ne serait autre que Krishna. Kamsa en vint même à massacrer tous les fils de Devakî nés avant Krishna. Mais Krishna, dès après Son avènement, fut emmené à la demeure de Nanda Mahârâja, qui allait devenir Son père adoptif, et Il échappa ainsi aux griffes de Son oncle maternel, l'infanticide Kamsa.


   Kunti et ses enfants durent eux aussi affronter une série de dangers, mais chaque fois, le Seigneur les a sauvés. À tout prendre, Sri Krishna a montré à la reine Kunti, en sauvant ses enfants, une faveur plus grande qu'à Sa mère, Devakî. En effet, Il ne tenta rien pour épargner la mort à Ses propres frères; mais s'Il agit de la sorte, c'est que Son père, Vasudeva, vivait encore, alors que Kunti était veuve, sans nul autre recours que Lui, Krishna. Il est donc clair que le Seigneur manifeste Sa grâce protectrice dans la mesure de leur impuissance devant les dangers qu'ils doivent affronter. Parfois même, Il choisit de confronter Son pur dévot à de grands périls, lui donnant ainsi l'occasion de s'attacher davantage, dans son impuissance, à Sa Personne. Car, la fortune du bhakta, du dévot, se mesure à la grandeur de son attachement pour le Seigneur.

  
    Devakî, cette dévote qui devint la mère de Krishna, n'était pas une femme ordinaire. Car, après tout, qui choisir pour jouer un tel rôle auprès du Seigneur Suprême ? Krishna n'accepte d'être le fils que de Son dévot le plus élevé. Dans leurs vies passées, Devakî et son mari entreprirent une rude ascèse; lorsque Krishna apparut devant eux, désirant leur offrir une bénédiction, ils Lui demandèrent un fils parfaitement identique au Seigneur. Mais où trouver quelqu'un qui soit l'égal de Dieu ? Cela n'est guère possible. Dieu est asamaurdhva : personne ne Lui est égal ou supérieur. Il ne peut y avoir de compétition dans ce domaine. Nul ne peut dire : " Je suis Dieu, tu es Dieu, il est Dieu, nous sommes tous Dieu. " Non, quiconque tient de tels propos, loin d'être le Seigneur, n'est qu'un chien (1) . Dieu est si grand qu'Il n'a aucun rival; au contraire, tous Lui sont inférieurs. Ekale îsvara krsna âra saba bhrtya - Krishna, Dieu, est l'unique maître que tous servent (C.c. Adi 5.142). Même les grands dévas comme Brahmâ, Vishnu et Shiva sont Ses serviteurs, que dire des autres. Shiva-viriñci-nutam : les Écritures védiques (shâstras) enseignent que même Shiva et Brahmâ, les dévas les plus élevés, présentent leurs respects au Seigneur Krishna (SB 11.5.33).


    De la même façon que les humains surpassent les animaux, les devas prévalent sur nous. De tous les dévas, Brahmâ - qui crée l'Univers - et Siva, qui le détruit, s'avèrent les plus importants. Visnu, qui n'est autre que Krishna Lui-même, soutient le Cosmos. Il existe, pour le maintien de l'Univers matériel, trois sources d'influence temporelle (gunas) : la Vertu (sattva-guna), régie par Visnu; la Passion (rajo-guna), régie par Brahmâ; l'Ignorance (tamo-guna), régie par Siva. Ces trois régents échappent cependant à l'influence des trois gunas, au même titre que le directeur d'une prison n'est pas lui-même prisonnier.


    Mais au-dessus de tous se trouve le maître suprême, Krishna, qu'on nomme aussi Hrisîkesha. Hrisîka signifie " sens ". Nous jouissons de nos sens, mais en dernière analyse, Krishna en demeure le maître. Prenons à titre d'exemple ma main. J'affirme : " Voici ma main dont je vais te frapper à coups de poing. " Très fier de ma main, je n'en suis pourtant pas le maître, car si Krishna lui retirait sa faculté d'agir, elle en serait paralysée. Quoique j'affirme : " C'est ma main et je m'en servirai ", je ne peux rien faire en cas de paralysie. Comprenons donc que même si la grâce de Krishna nous prête des mains, nous n'en sommes pas le maître. Voilà ce qu'on entend par conscience de Krishna.


    Tout être sain d'esprit pensera : " Si Krishna en est le maître ultime, cette main fut donc conçue pour Le servir. " Simple question de bon sens. Je dis : " C'est ma main, ma jambe, mon oreille. " Même l'enfant en dira autant si on lui demande : " Qu'est-ce ? " Or, malgré toutes nos revendications, cette main ne nous appartient guère, elle nous est plutôt prêtée. Comme je désirais l'utiliser de diverses façons, Krishna me l'accorde. Il s'agit ainsi d'un don de Sa part. Par conséquent, tout être sensé pensera : " Tout ce que je possède, en commençant par ce corps et ses organes des sens, ne m'appartient pas vraiment. Tous mes biens me furent prêtés pour que je m'en serve. Mais si en fin de compte, tout appartient à Krishna, pourquoi ne pas l'utiliser à Son service ? " Ainsi se définit l'intelligence, la conscience de Krishna.


    Chacun fait partie intégrante de Krishna (mamaivâmso jîva-loke jîva-bhûtah), de sorte que les sens de chaque être Lui appartiennent aussi. En servant Krishna à l'aide de nos sens, nous atteignons la perfection de l'existence. Hrsîkena hrsîkesa-sevanam bhaktir ucyate : on appelle bhakti le fait de servir, grâce à nos sens, Hrishîkesh, le vrai maître des sens (hrsîkena). Voilà une définition très simple de la bhakti. Il s'agit de servir le maître suprême des sens (hrsîkesa-sevanam), et non les sens mêmes (hrsîka-sevanam). Quand nous employons nos organes sensoriels pour jouir de la matière, nous sombrons dans l'illusion (mâyâ); à l'opposé, la bhakti consiste à les utiliser pour satisfaire le maître des sens.


    En cet Univers, chacun emploie ses sens pour la jouissance matérielle. C'est ce qu'on nomme l'illusion (mâyâ), en laquelle il faut voir la cause de notre asservissement. Lorsqu'en adoptant la conscience de Krishna, on se purifie et réalise que les sens sont en fait destinés à Le satisfaire, on devient dès lors une âme libérée (mukta-purusa).

 

îhâ yasya harer dâsye
karmanâ manasâ girâ
nikhilâsv apy avasthâsu
jîvan-muktah sa ucyate
 




" Quiconque sert Krishna avec son corps, son mental, son intelligence et ses paroles est certes libéré, même au sein de l'Univers matériel. "



    Voici ce qu'il faut comprendre : " Mes sens furent conçus pour le service de Hrishîkesha, qui en est le maître. "

Celui-ci réside dans le cœur de chacun. Le Seigneur déclare en effet dans la Bhagavad-Gîtâ  :

" Je Me tiens dans le cœur de chaque être et de Moi viennent le souvenir, le savoir et l'oubli. " (sarvasya câham hrdi sannivisto mattah smrtir apohanam ca). (
BG 15.15a)


    Krishna est si miséricordieux qu'Il nous donne l'occasion d'utiliser nos sens d'une façon particulière, si tel est notre désir. Les sens ne nous appartiennent pas, ils sont la propriété de Krishna. Celui-ci nous offre toutefois l'occasion de les employer selon nos désirs. Citons un exemple: chacun de nous possède une langue. Imaginons que nous voulions manger des excréments, Krishna nous dira alors: "D'accord, revêt le corps d'un porc et nourris-toi d'excréments. (2) " Krishna est le maître; Il nous donnera un corps conforme à nos aspirations en nous rappelant: "Tu voulais manger des matières fécales; ton corps actuel t'en offre désormais la possibilité." Dans le même ordre d'idée, si nous désirons être un déva, Krishna nous accordera cette chance. Il existe 8 400 000 espèces vivantes; qu'on désire acquérir un sens déterminé de l'ouïe, de la vue, du toucher, du goût et ou de l'odorat, et Krishna nous offrira cette possibilité: "Voici le corps auquel tu aspires, prends-le donc." Mais, finalement, on se lasse d'utiliser ses sens. Voilà pourquoi Krishna dit: sarva-dharman parityajya mam ekam saranam vraja; "N'agis pas ainsi. Tes sens furent conçus pour Me servir. Or, tu en abuses et t'empêtres dans diverses formes corporelles. Afin donc de te défaire de ce problème accablant - qui consiste à revêtir un corps pour le quitter ensuite afin d'en assumer, encore et encore, un nouveau dans un cycle ininterrompu d'existences matérielles -, renonce aux plaisirs des sens pour t'abandonner à Moi. Alors seras-tu sauvé (BG 18.66) " Ainsi se définit la conscience de Krishna.


    À l'heure actuelle, nos sens s'avèrent impurs. Nous pensons: "Je suis Américain; je dois donc servir mon pays et la société américaine avec mes sens." Ou encore: "Je suis Indien, et de même mes sens qui doivent, par conséquent, servir la cause de l'Inde." L'ignorance nous fait oublier que les sens appartiennent à Krishna. Aussi croyons-nous qu'ils sont américains, indiens ou africains. C'est ce qu'on appelle l'illusion - mâyâ. Au sein de l'existence matérielle, les sens sont recouverts par diverses désignations nationalistes. Quand ils en seront lavés (sarvopâdhi-vinirmuktam), alors naîtra la bhakti.

 
   Il est absurde de penser: " Je suis Américain; pourquoi adopter la conscience de Krishna et adorer un dieu hindou ? " Quiconque pense: " Je suis musulman ", " Je suis chrétien ", ou " Je suis hindou " baigne certes dans l'illusion. Il faut purifier les sens de manière à comprendre ceci: " Étant âme, une infime partie de Krishna, l'Âme Suprême, mon devoir consiste à Le servir. " Dès qu'on pense ainsi, on atteint la libération. On n'est plus alors ni Américain, ni Indien, ni Africain, ni ceci ni cela. On devient " krishnaïsé " ou conscient de Krishna. Voilà vers quoi il faut tendre. Aussi Kunti dit-elle: " Cher Krishna, Tu es le maître des sens (Hrishîkesha). "


    Aspirant à satisfaire nos sens, nous avons sombré dans cette condition matérielle où nous souffrons sous différentes formes de vie. Telle est la nature du monde matériel que même la mère de Krishna dut souffrir. Devakî était si élevée qu'elle devint la mère du Seigneur; néanmoins, son frère Kamsa lui infligea mille tourments. Les êtres qui peuplent ce monde se montrent si jaloux qu'ils n'hésitent pas à créer des difficultés aux autres, et jusqu'aux membres de leur propre famille, dès que leurs projets personnels sont entravés.


    Le mot khala signifie "jaloux". L'Univers matériel est le royaume de l'envie, de la jalousie. Je t'envie et vice-versa. Le Mouvement pour la Conscience de Krishna, toutefois, est conçu pour les êtres désormais libres de toute envie comme de toute jalousie; bref, pour ceux qui ont atteint la perfection. Dharmah projjhita-kaitavo 'tra paramo nirmatsarânâm satâm (S.B., 1.1.2). Aux antipodes du monde spirituel, l'Univers matériel est peuplé d'êtres aussi jaloux qu'envieux. Nous pouvons ainsi juger par nous-mêmes de notre degré de conscience spirituelle, sans qu'aucun doute ne subsiste. Si nous envions nos amis ou autres compagnons, c'est que nous évoluons encore sur le plan matériel; sinon, nous habitons déjà le monde spirituel. Bhaktih paresânubhavo viraktir anyatra ca Lorsque nous mangeons, nous réalisons de nous-mêmes que notre faim s'apaise; cela ne requiert aucun certificat (S.B. 11.2.42). . De même, nous pouvons vérifier nous-mêmes si nous vivons en l'Univers matériel ou dans le monde spirituel à l'aide du critère cité plus haut.


     Celui qui s'est défait de toute jalousie peut servir Krishna de façon merveilleuse, puisque c'est envers Lui qu'on nourrit de l'envie en premier lieu. À titre d'exemple, certains philosophes pensent: "Pourquoi Krishna serait-Il Dieu? Je suis aussi le Seigneur." L'existence matérielle a pour origine l'envie de Krishna. "Pourquoi Krishna serait-Il le jouissant ?", pensent-ils. "Je serai comme Lui. Pourquoi jouirait-Il de la compagnie des gopîs ? Devenant moi-même Krishna et créant mon propre groupe de gopîs, je connaîtrai le bonheur." Voilà ce qu'on entend par mâyâ. Nul autre que Krishna peut être le jouissant. C'est pourquoi Il déclare dans la Bhagavad-gîtâ :

"Je suis l'unique bénéficiaire de tous les plaisirs du monde." (bhoktârâm yajña).
                       BG 5.29



     En Lui procurant les éléments nécessaires à Son plaisir, nous atteignons la perfection de l'existence. Mais si, désirant imiter Krishna, nous pensons: "Je deviendrai Dieu et je jouirai comme Lui", c'est que nous subissons l'influence de mâyâ. Notre position naturelle consiste à procurer du plaisir à Krishna. Dans le monde spirituel, à titre d'exemple, Krishna épanche Sa joie en compagnie des gopîs, source de Son plaisir. Ainsi se définit la bhakti
.


 

nityo nityânâm cetanas cetanânâm
eko bahûnâm yo vidadhâti kâmân

(Katha Upanishad, 2:2:13)




    Les Écritures védiques nous informent que Krishna peut nous fournir tous les éléments indispensables à la vie. Pas question donc de pénurie ou de crise économique. Nous n'avons qu'à nous efforcer de servir Krishna et tout sera parfait.


    Si Krishna le désire, il y aura de tout en abondance. En Amérique, par exemple, tout est en abondance, bien qu'il n'en soit pas ainsi ailleurs. Lors d'un séjour en Suisse, j'ai pu constater que tout était importé. La seule ressource naturelle de ce pays: la neige. Krishna contrôle tout cela. Quiconque devient un dévot aura suffisamment à manger; les autres seront ensevelis sous la neige. Encore une fois, Krishna contrôle tout; ainsi, rien ne manque en ce monde. La conscience de Krishna seule fait défaut.


    Il est évident que le monde regorge de dangers. Mais Kunti dit: "Dévakî est Ta dévote, aussi l'as-Tu sauvée des malheurs infligés par son frère rongé par l'envie." Dès que ce dernier apprit que le huitième fils de sa sœur causerait sa mort, il fut aussitôt prêt à tuer Dévakî. Son mari sut cependant l'apaiser. C'est le devoir du mari de protéger son épouse, d'où ces paroles du mari de Dévakî: "Cher beau-frère, pourquoi nourris-tu de l'envie envers ta sœur? Après tout, ce n'est pas d'elle, mais bien de son fils, que proviendra ta mort. Voilà le problème. Or, je te promets de te remettre tous les fils qu'elle mettra au monde; alors tu feras comme bon te semblera. Pourquoi tuer cette fille innocente le jour de son mariage? Ta jeune sœur est comme ta propre fille et mérite que tu la protèges. Pourquoi la tuerais-tu?" De cette façon, il calma Kamsa qui crut en la parole de Vasudeva selon laquelle il lui apporterait tous ses fils afin qu'il puisse les tuer, s'il le désirait. Vasudeva pensait: "Sauvons la situation présente. Après tout, si Kamsa obtient plus tard un neveu, il en oubliera peut-être son envie." Mais jamais Kamsa n'oublia. Au contraire, il garda longtemps (aticiram) Devaki et Vasudeva prisonniers et mit à mort tous leurs fils. Finalement, Krishna apparut en ce monde et sauva Vasudeva et Devaki.


    Il faut donc dépendre de Krishna, à l'instar de Dévaki et Kunti. Lorsque celle-ci perdit son mari, l'envieux Dhritarâstra ne cessa jamais de comploter de tuer ses cinq fils, les Pândavas. " Le hasard voulut que je naisse aveugle, pensait-il, je n'ai donc pu hériter de la couronne, qui échut ainsi à mon frère cadet. Maintenant qu'il est mort, le trône devrait au moins revenir à mes fils. " Voilà la tendance matérialiste. Chacun pense: " Je serai heureux et de même mes fils, ma communauté et mon pays. " C'est ce qu'on nomme l'égoïsme divergent (3) . Personne ne se soucie de Krishna ou de Son bonheur. Au contraire, chacun pense en fonction de son propre bonheur: " Comment trouver le bonheur? Comment mes enfants, ma communauté, ma société et mon pays connaîtront-ils le bonheur? " Partout on retrouve cette mentalité. Chacun lutte pour survivre, sans penser au bonheur de Krishna. La conscience de Krishna est très sublime. Cherchons à la comprendre à l'aide du Srimad-Bhâgavatam et de la Bhagavad-Gîtâ. Efforçons-nous aussi d'employer nos sens pour servir le maître des sens (hrsîkesha hrsîkesha-sevanam). Alors serons-nous vraiment heureux.



                          SUITE: TOURMENTS ET TRIBULATIONS



(1)  
Quiconque tient de tels propos ( je suis Dieu, tu es Dieu, il est Dieu), loin d'être le Seigneur, n'est qu'un chien. Srila Prabhupada possède en abondance les caractéristiques d'un grand maître spirituel ou guru. Une des significations du mot guru est tranchant. Srila Prabhupada  est en mesure de trancher les attachements et les illusions de ses disciples (et des autres),  par des sentences courtes et particulièrement tranchantes, comme celle-ci : "If you thing that you are dog that means you are dog!" "Si vous pensez être Dieu vous n'êtes en vérité qu'un chien! " C'est pourquoi on retrouve ici l'accusation d'être un chien , "dog" , d-o-g en anglais, dès le moment où l'on pense être l'égal de Dieu,qui est à l'inverse  du mot même de God, G-o-d (Dieu). 
     Autrement dit nul ne devrait se prétendre Dieu ou l'égal de Dieu; mais le serviteur de Dieu. Si malgré tout influencé par le mode (guna) de l'ignorance quelqu'un pense "je suis Dieu", immédiatement, il montre par là qu'il est déchu et au niveau du chien, l'emblême même de la déchéance.


(2) 
Srila Prabhupâda fait ici allusion à la vie dans certains villages indiens où les gens vont dans la nature faire leurs besoins et où les porcs sont laissés en liberté et "nettoient" les lieux.

(3) Dans les deux formes d'égoismes il existe l'égoisme convergent et divergent. L'égoisme convergent représente l'égoisme uniquement centré sur soi-même  et sur personne d'autre. Il caractérise l'égoisme animal en particulier mais également celui du tout jeune enfant. Quant à l'égoisme divergent, il est une expansion de l'égoisme convergent, dans le sens qu'il s'étend  à ses parents, puis aux autres membres de sa famille, puis à ses amis, ses proches,... Il peut s'étendre à sa nation et au delà au monde entier jusqu'à l'univers. Mais quoiqu'il en soit il garde pour point central d'expansion son petit moi personnel. Au-delà de cette vision restreinte des choses et des êtres existe la vision du pandita (véritable érudit) qui voit d'un oeil égal tous les êtres en tant qu'âmes spirituelles identiques, parcelles intégrantes de Dieu. Eclairé par la réelle connaissance transcendantale, il ne fait pas ainsi de distinctions et de ségrégations entre les êtres car ils les voient tous d'un oeil égal ( Panditah sama-darshinah)(voir BG 5 .18). Il est sans égoisme et ne pense qu'au bonheur de Krishna plutôt qu'au sien propre . Et en fait son bonheur propre repose d'abord sur celui de Krishna .
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