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retour-a-krishna

"Je suis venu pour vous rappeler ce que vous avez oublié – Dieu. " Srila Prabhupada

Le changement de corps- 2/2

                                    
                 suite de la
    Première Partie

 
 
  Srila-Prabhupada.JPGKarlfriedGrafDuerckheim.jpg  

 Srila Prabhupada et le professeur Dürckheim

 

Deuxième partie et fin



Professeur Dürckheim: Il semble qu'il soit très difficile de comprendre que nous sommes différents du corps; pourquoi?
                


Chacun sait qu'il n'est pas un corps de matière 


 

Srila Prabhupada: Cela n'a rien de difficile, et vous pouvez en faire l'expérience. Si les gens pensent autrement, c'est par pure sottise; mais en réalité, chacun sait bien qu'il n'est pas un corps de matière.Nous pouvons trés facilement en faire l'expérience. J'existe, je sais que j'ai existé dans un corps de nourrisson, j'ai ensuite existé dans un corps de jeune enfant ainsi que dans un corps d'adolescent. Je suis passé par un grand nombre de corps, et me voici maintenant dans un corps de vieillard. Ou, à titre d'exemple, disons que vous ayez mis une veste noire. Dans un instant, vous pourrez en mettre une blanche. Mais vous n'êtes ni la veste noire, ni la veste blanche; vous avez tout simplement changé de veste. Si je vous appelais "Monsieur noir", ce serait là une sottise de ma part. De même, au cours de mon existence, j'ai maintes fois changé de corps, mais je ne suis aucun d'entre eux. Voilà le véritable savoir.

Professeur Dürckheim: Et pourtant, n'y a-t-il pas une difficulté? Par exemple, peut-être avez-vous intellectuellement très bien compris que vous n'êtes pas votre corps mais il se peut que vous ayez encore la crainte de la mort. Cela veut donc dire que vous ne l'avez pas vraiment réalisé? Autrement, vous ne craindriez plus la mort, parce que vous sauriez que vous ne pouvez pas vraiment mourir.

Srila Prabhupada: La connaissance réalisée nous est transmise par une autorité supérieure, par quelqu'un qui possède un savoir supérieur. Au lieu de passser des années à essayer de prendre conscience que je ne suis pas mon corps, je peux recevoir cette connaissance de Dieu, Krishna, la source parfaite. Alors, j'ai fait l'expérience de mon immortalité par le simple fait d'avoir écouté une autorité incontestée. Voilà qui est parfait   

Professeur Dürckheim: Oui, je saisis.

Srila Prabhupada: C 'est pourquoi l'on trouve une injonction védique disant, tad-vijnânârtham sa gurum evâbhigacchet: Pour avoir une expérience probante de la perfection de la vie, vous devez consulter un guru. Et qu'est-ce qu'un guru? Qui devrais-je consulter? Tout simplement quelqu'un qui lui-même parfaitement reçu le message de son propre guru. Voilà ce qu'on appelle la succession de maître à disciple: je reçois les paroles d'un être parfait, et je transmets ce savoir de la même façon, sans la moindre altération. Shri Krishna nous donne ce savoir dans la Bhagavad-gita, et nous transmettons ce même savoir, sans rien y changer.

 

Professeur Dürckheim: Au cours des dernières vingt ou trente annéees, nous avons pu remarquer que l'Occident s'intéresse de plus en plus aux choses spirituelles. Mais, d'un autre côté, si les hommes de science veulent éliminer le moi humain, ils sont certainement sur la bonne voie avec leurs bombes atomiques et autres innovations techniques. S'ils veulent toutefois guider l'humanité vers un but supérieur, ils doivent cesser  de voir l'homme d'une manière toute matérielle, c'est-à-dire avec les yeux de la science; ils doivent nous voir tels que nous sommes - comme des individus pourvus de conscience.              


 Le but de la vie humaine



Srila Prabhupada: La prise de conscience du moi spirituel ou celle de Dieu, constitue le but de la vie humaine, mais les hommes de science l'ignorent. La société moderne est dirigée par des aveugles et des sots. Les prétendus techniciens, hommes de science et philosophes ne connaissent pas le véritable but de l'existence. Et les masses elles-mêmes sont également aveugles; aussi avons-nous une situation où des aveugles sont guidés par d'autres aveugles. Que peut-on espérer d'une situation comme celle-là? Non, ce n'est pas ainsi qu'il faut agir...Il nous faut consulter un être qui a conscience de son "moi" si nous voulons comprendre la vérité.
(D'autres invités entrent dans la pièce)  

Un disciple: Srila Prabhupada, ces messieurs sont des professeurs de théologie et de philosophie. Voici le Docteur Dara. Il est responsable d'une association qui se propose d'étudier le yoga et la philosophie intégrale, ici, en Allemagne.
(Srila Prabhupada souhaite la bienvenue aux invités et la conversation se poursuit.)

Professeur Dürckheim: Puis-je vous poser une question?
N'existe-t-il pas un autre niveau d'expérience pouvant ouvrir la porte à une conscience plus profonde chez l'homme du commun?

Srila Prabhupada: Oui, cela est décrit par Krishna dans le Bhagavad-gita:

 

dehino 'smin yathā dehe
kaumāraḿ yauvanaḿ jarā
tathā dehāntara-prāptir
dhīras tatra na muhyati
 
"A l'instant de la mort l'âme prend un nouveau corps, aussi naturellement qu'elle est passé, dans celui-ci, de l'enfance à la jeunesse, puis à la vieillesse. Ce changement ne trouble pas qui a conscience de sa nature spirituelle." Bhagavad-gita {2.13}



Toutefois, il faut d'abord pouvoir comprendre le principe fondamental de la connaissance, à savoir que nous sommes distincts de notre corps de matière. Lorsqu'on a compris ce principe fondamental, on peut alors progresser vers un savoir plus profond.

Professeur Dürckheim: Il me semble que l'Orient et l'Occident abordent le problème du corps et de l'âme de deux manières bien distinctes. Dans les enseignements de l'Orient, il faut s'affranchir du corps, alors que dans les religions de l'Occident, on essaie plutôt d'avoir conscience de l'esprit dans le corps.

Srila Prabhupada: Ceci est trés facile à comprendre. La Bhagavad-gita nous enseigne que nous sommes de nature spirituelle et que nous habitons le corps. Nos souffrances ont pour origine notre identification avec celui-ci. Du fait que j'ai revêtu ce corps, je dois maintenant souffrir. Ainsi, que je sois oriental ou occidental, il me faut avant tout considérer comment je devrais m'extraire de ce corps. Est-ce bien clair?

Professeur Dürckheim: Oui.

Srila Prabhupada: Le mot "réincarnation" signifie que je suis une âme spirituelle qui a pénétrée dans un corps. Lors de ma prochaine vie, je pourrai revêtir un autre corps. Ce sera peut-être celui d'un chien, d'un chat ou peut-être celui d'un roi, mais il y aura de la souffrance dans le corps du roi comme dans le corps de chien. Par souffrance, il faut entendre également la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort. Aussi, afin de mettre un terme à ces quatre sortes de souffrance, devons-nous nous affranchir du corps. Et c'est là en quoi consiste le véritable problème de l'homme - comment sortir de ce corps matériel.

Professeur Dürckheim: Cela demande-t-il un grand nombre d'existences?

Srila Prabhupada: Cela peut demander de très nombreuses existences, mais peut-être y parviendrez-vous en une seule vie. Si, au cours de la présente vie, vous comprenez que votre corps est la cause de vos souffrances, vous devriez alors vous enquérir de la manière de quitter ce corps. Et lorsque vous parviendrez à ce savoir, alors vous saurez comment faire pour vous délivrer immédiatement du corps.

Professeur Dürckheim: Mais cela ne signifie-t-il pas qu'il me faut tuer le corps, n'est-ce pas? Il s'agit plutôt de se rendre compte de ce que je suis de nature spirituelle, laquelle est distincte de mon corps?


Srila Prabhupada: Non, il n'est pas nécessaire de tuer le corps. Mais, que votre corps soit tué ou non, vous devrez un jour ou l'autre le quitter et en accepter un autre. Vous ne pouvez y échapper; c'est là une loi de la nature.

Professeur Dürckheim: Il me semble ici qu'il y a certains points qui s'accordent avec le christianisme...

Srila Prabhupada: Peu importe que vous soyez chrétien, musulman ou hindou. La connaissance, c'est la connaissance...Quelle que soit sa source, vous devez savoir en tirer parti. Et que dit-elle cette connaissance? Que chaque être vivant est prisonnier d'un corps matériel. Ceci s'applique aux hindous, aux musulmans comme aux chrétiens - sans exception. L'âme est prisonnière du corps; à ce titre doit-elle subir la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort. Mais nous voulons tous vivre éternellement; nous désirons avoir un savoir parfait et nous souhaitons être pleinement heureux. Pous atteindre ce but, nous devons nous affranchir du corps. Voilà ce qu'il faut faire.

Prof. Dara: Vous mettez l'accent sur le fait que nous devons quitter le corps. Mais ne devons-nous pas accepter notre existence en tant qu'êtres humains?

Srila Prabhupada: Vous proposez d'accepter notre existence en tant qu'êtres humains. Serait-ce que, pour vous, vivre en un corps humains est synonyme de perfection?

Prof. Dara: Non, je ne dis pas que ce soit parfait, mais ne devrions-nous pas accepter notre condition, et non essayer de créer quelque situation idéale?


 Comment devenir parfait



Srila Prabhupada: Vous reconnaissez que votre condition n'est pas parfaite. Il serait donc bon de savoir comment devenir parfait.

 

Prof. Dara: Mais pourquoi devrions-nous devenir parfaits en tant qu'entités spirituelles? Pourquoi ne pouvons-nous pas le devenir en tant qu'êtres humains?

Srila Prabhupada: Vous avez reconnu que votre situation en ce corps matériel n'est pas parfaite. Pourquoi donc êtes-vous attaché à cette situation imparfaite?

Prof. Dara: Mon corps est un instrument grâce auquel je peux communiquer avec les autres.

Srila Prabhupada: C'est également ce que font les oiseaux et les bêtes...


Prof. Dara: Mais il y a une grande différence entre le chant des oiseaux, le langage des animaux et le nôtre.

Srila Prabhupada: Quelle est donc cette différence? Ils parlent le langage de leur espèce; vous parlez le langage de la vôtre. 
 

Professeur Dürckheim: Je crois que la différence existe surtout au niveau de la conscience du moi. L'animal ne sait pas ce qu'il est en essence.


 S'élever au-dessus des bêtes



Srila Prabhupada: Oui voilà la vraie différence. Un être humain peut comprendre ce qu'il est. Les oiseaux et les bêtes l'ignorent. Ainsi, en tant qu'êtres humain, nous devrions nous efforcer de prendre conscience de notre moi spirituel, et non pas simplement agir au niveau des animaux. Le Vedanta-sutra commence donc avec l'aphorisme, athâto brahma-jijnâsâ: La vie humaine est faite pour s'enquérie de la Vérité Absolue. Voilà son but, et non pas manger et dormir comme les animaux. Nous possédons une intelligence supérieure grâce à laquelle nous pouvons comprendre la Vérité Absolue. Le Srimad Bhagavatam enseigne:

kāmasya nendriya-prītir
lābho jīveta yāvatā
jīvasya tattva-jijñāsā
nārtho yaś ceha karmabhiḥ
 

"Notre désir ne doit pas être de vivre pour la satisfaction des sens, mais uniquement de mener une vie saine, accordée à la forme humaine, laquelle doit conduire à rechercher la Vérité Absolue. Et tel devrait être l'unique objet de tout acte."Srimad Bhagavatam {1.2.10}



Prof. Dara: Mais est-ce une perte de temps qu'utiliser notre corps pour le bien d'autrui?

Srila Prabhupada: Vous ne pouvez faire le bien aux autres, car vous ignorez ce qu'est véritablement le bien. Lorsque vous pensez faire du bien, vous pensez en fonction du corps - mais le corps est illusoire dans le sens que vous n'êtes pas ce corps. Vous pouvez, par exemple, habiter un logement, mais vous n'êtes pas ce logement. Si vous ne faites que décorer votre appartement et oubliez de manger, est-ce là une bonne chose?

Prof. Dara: Je ne crois pas que cette comparaison du corps avec une pièce soit tout à fait appropriée...

Srila Prabhupada: C'est parce que vous ignorez que vous n'êtes pas votre corps.

Prof. Dara: Mais si nous sortons de la pièce, celle-ci demeure. Quand nous sortons du corps, il ne subsiste pas.

Srila Prabhupada: Si la maison n'est pas habitée, elle finira bien par être détruite.

Prof. Dara: Ce que je veux dire, c'est qu'il doit exister un lien très intime entre le corps et l'âme, une sorte d'unicité - du moins, tant que nous sommes vivants.

Srila Prabhupada: Non, ce n'est pas là une unicité véritable. Il y a une différence. Par exemple, la pièce où nous sommes présentement revêt une importance pour moi tant que je suis vivant; autrement, elle n'en a aucune pour moi. Lorsque l'âme quitte le corps, ce dernier est rejeté, même s'il était trés cher à celui qui le possédait.

Prof. Dara: Mais que ce passe-t'il si vous refusez d'être séparé de votre corps?

Srila Prabhupada: Peu importe ce que vous voulez: vous devrez le quitter. Et, dès que vous serez mort, vos proches se débarrasseront de lui.

Prof. Dürckheim: Peut-être cela fait-il une différence si quelqu'un pense: "Je suis esprit et j'ai un corps", plutôt que : "Je suis un corps et j'ai une âme."
 


 Le secret de l'immortalité


Srila Prabhupada: En effet. Croire que l'on est le corps et que nous possédons une âme est une erreur. La vérité est tout autre; nous sommes l'âme, et nous sommes recouverts par un corps éphémère. Ce qui importe, c'est l'âme pas le corps. Par exemple, tant que vous portez une veste, elle a de l'importance pour vous, néammoins, lorsqu'elle sera trop usagée ou déchirée, vous vous en débarrasserez et en achèterez une autre. L'être vivant connaît sans cessse la même expérience. Il se sépare de son corps actuel pour en revêtir un autre. Voilà ce qu'on appelle la mort... Le corps que vous aviez auparavant perd toute importance, et c'est le nouveau corps que vous occupez à l' heure actuelle qui devient digne d'attention. Voilà le grand problème - les gens accordent trop d'importance à un corps qu'ils devront quitter dans quelques années pour l'échanger contre un autre. 

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